lundi 15 août 2016

Hassen Nasrallah. C'est le début de la "fin" d'Israël

A l'occasion de la date anniversaire de la guerre israélienne de 2006 contre le Liban, le Secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah a prononcé samedi 13 août un discours où il a évoqué les impacts de cette guerre sur Israël. Il a prédit que la prochaine guerre d'Israël contre le Hezbollah signifiera la fin de cette entité sioniste.


La victoire de la guerre 2006 a permis non seulement de faire avorter les objectifs israéliens, mais aussi de soulever des doutes  sur la continuité de l’existence d’Israël, a assuré le numéro un du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah lors de la commémoration de la « Victoire divine », estimant que l’étude des résultats de cette guerre est aussi importante pour évaluer ses acquis stratégiques .

Tee-shirt faisant fureur en Israël :
En tirant sur une arabe enceinte,
d'une seule balle, tu fais DEUX morts !



Le secrétaire général s’exprimait via écran depuis Bint Jbeil, la localité du Sud-Liban où il avait prononcé son premier discours après  le retrait israélien forcé du Liban en l’an 200, après 22 années d’occupation. Il avait alors qualifié Israël « qu’il est  aussi fragile que la toile d’araignée ».
« Ce terme n’est certes pas passé inaperçu chez les dirigeants israéliens. Il les a le plus touchés, car il a un impact décisif sur la conscience israélienne façonnée pendant plusieurs décennies par  l’équation qu’Israël est imbattable», a rappelé sayed Nasrallah ce samedi. « Durant la guerre 2006, et la bataille de Bint Jbeil spécifiquement, les Israéliens ont été impuissants d’y planter leur drapeau pour annihiler cette équation… ils ont démontré une fois de plus qu’ils sont plus faibles que la toile d’araignée », a-t-il poursuivi. "Aujourd'hui, toute la société israélienne est plus que jamais comme une toile d'araignée, car elle fatiguée des guerres", a-t-il jugé.
Selon lui, pour la première fois depuis le conflit arabo-israélien, l’entité sioniste est sur la défensive, elle a perdu l’initiative et a dû changer sa doctrine militaire élaborée par son ex-Premier ministre David Ben Gourion. «Elle a dû se vouer à la dissuasion bilatérale, alors qu’une crise de confiance sévit entre ses différentes institutions quant à la capacité de gagner une guerre », a nargué sayed Nasrallah.
Le commandant  de la Résistance a poursuivi dans le prolongement de son raisonnement en passant au dossier régional. Il est revenu sur les révélations des dirigeants américains quant à l’origine de la milice wahhabite terroriste Daesh, et de la nébuleuse d’Al-Qaïda en général.
« Ce sont eux qui le disent et le révèlent… ce sont les Américains avec l’aide de leurs alliés régionaux, dont l’Arabie saoudite qui les ont créés et fabriqués de toutes pièces pour affronter l’axe de la Résistance », a-t-il rapporté, avant de conseiller aux rebelles et miliciens qui combattent en Syrie, en Irak au Yémen et ailleurs : «  vous êtes entièrement exploités par les Américains et leurs alliés régionaux pour servir leurs objectifs ».
Et de les mettre en garde que « leur jour viendra où ils seront décimés par eux, lorsque leur mission prendra fin ».
En attendant, « la résistance restera là où il faudra qu’elle reste, au Liban, en Syrie, à Alep », a-t-il confirmé
Sur le dossier local, sayed Nasrallah s’est dit favorable à la tenue prochaine des élections parlementaires, assurant que le Hezbollah soutient sans faille à la présidence de la tribune législative son chef actuel, Nabi Berri.

Quels sont les impacts de la défaite israélienne de 2006? 


1-L’institution militaire israélienne a été  profondément secouée de l’intérieur, directement après cette guerre… Il y a eu un état de diversion, de presque effondrement dans ses rangs. Cela s’est manifesté par des accusations et des contre-accusations entre ses haut-officiers, du bas vers le haut et inversement. Elles ont atteint parfois les insultes et les accusations de traitrise. C’est un phénomène sans précédent dans l’histoire militaire israélienne...Ceci est d’ailleurs toujours de vigueur dans l’institution militaire minée plus que jamais par une crise de confiance et ce qui se reflètera dans toute guerre prochaine.Pour sa part, le public israélien manque de confiance – je ne dirai pas n’a plus confiance- à l’égard de l’armée et il doute qu’elle puisse réaliser une victoire, voire trancher une bataille. c’est ce qu’il y a de plus dangereux, comme l’a dit l’actuel chef de l’état-major israélien Eisenkot, selon lequel c’est la menace la plus grande.Il en de même pour la classe politique israélienne à l’encontre de l’armée et ses généraux, et puis de l’armée à l’égard de l’administration politique qui avait fait preuve de beaucoup de confusion, d’hésitation et de d’appréhension durant la guerre......Nouvelle doctrine militaire
2-La doctrine militaire israélienne celle que Ben Gourion avait élaboré et qui n’a jamais été ébranlée dans les précédentes guerres arabo-israéliennes, s’est vu fortement bouleversée.Au lendemain de la guerre, une commission de sécurité pour développer la doctrine militaire a organisé de longues séances pour la faire évoluer. Celle-ci qui était basée sur un exploit militaire rapidement achevé, sur la réalisation de victoires cursives, sur le transfert des combats sur le terrain de l’ennemi alors que le front interne demeure totalement en dehors de la bataille …Tout ceci est fini et les Israéliens ont dû mettre au point une nouvelle doctrine: sans la condition de trancher rapidement la bataille, car ils savent qu’ils ne peuvent plus le faire ; et sans la condition que les combats auront exclusivement lieu sur le terrain de l’ennemi, évoquant l’éventualité que des combats aient lieu sur le sol qu’ils occupent et qui n’a jamais été le leur. Cette doctrine comprend aussi que le front interne ne sera jamais plus épargné…Plus question de bombarder le Liban, alors que les Israéliens se promènent nonchalamment dans les colonies du nord ou à Haïfa ou après Haïfa… cela est fini. Les israéliens reconnaissent et admettent que tout ce que la résistance promet de faire, elle est capable de le mettre en exécution. Non pas seulement parce qu’ils savent qu’elle est sincère, mais parce que les données et les informations qu’ils récoltent le confirment. Que toutes les régions en Palestine occupée peuvent devenir la cible des missiles de la résistance......Fin de l'omnipuissance
3-L’administration de l’ennemi est désormais persuadée de la limitation de ses capacités et de ses performances et qu’elle ne peut désormais plus faire tout ce qu’elle veut. Plus d’opération commandos, plus de descente là où ils veulent, pour de capitulation des gouvernements comme dans le passé…cela est révolu. Les Israéliens ont abaissé le plafond de leurs réelles ambitions. Désormais elles seront plus modestes, du moins celles qu’ils  annonceront. Comme nous l’avons d’ailleurs après la guerre 2006, lors de la guerre de Gaza, ils n’ont même pas osé annoncer leurs buts réels.

Déception des Américains

4-L’amoindrissement du rôle fonctionnel direct d’Israël pour la mise en application des plans américains dans la région. D’ailleurs dans la guerre de juillet, Israël a été un instrument utilisé pour exécuter un plan américain et cela s'est soldé par un fiasco.
Israël qui est une base avancée dans la région pour les Américains,  qu’ils financent, arment et entrainent depuis des dizaines d’années, a essuyé un grand fiasco et déçu ses maitres américains. Vous pouvez lire tout cela dans les mémoires de Georges Bush, de Condolezza Rice …

L'existence en doute

5-Le retour du spectre du doute sur l’existence de l’Etat d’Israël. Ce ne sont pas des analystes de l’axe de la résistance qui le disent. Ce sont des généraux et dirigeants israéliens qui se sont posé la question au lendemain de la guerre de juillet si Israël peut persévérer et continuer à exister. Tout ceci après la guerre 2006. je tiens a à le signaler. La situation était totalement différente en Israël avant la guerre 2006. Il régnait une confiance presque totale en Israël sur la force de puissance, de continuité, de dissuasion et d’hégémonie, surtout que les Américains se trouvaient désormais en Afghanistan, en Irak, dans les océans et tout cet environnement stratégique était à l’avantage des USA et d’Israël.La veille de cette guerre, cette question ne se posait nullement en Israël.   En 2007, Netanyahu qui était chef de l’opposition a prononcé un discours au Congrès américain. Il a dit que le Hezbollah n’a jamais cessé ses efforts pour détruire Israël.
Dernièrement il a lancé un appel pour unifier les rangs des Israéliens pour affronter une confrontation probable dans l’avenir. Il a dit aussi «  nous savons que la prochaine guerre, si elle nous est imposée », gardez cette phrase dans votre mémoire, car c’est la première fois que les Israéliens parlent d’une guerre qui leur est imposée alors que ce sont eux qui ont toujours déclenché les guerres.Donc il continue : «  cette guerre nous en sortirons victorieux, car nous n’aurons pas une autre chance ».Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que si les Israéliens en sortent perdants, il n’y aura plus de guerre, car il n’y aura plus d’Israël. C’est une question d’existence…

Hannibal GENSERIC