jeudi 4 juin 2015

la Tunisie ne permettra pas de bases étrangères sur son sol

Dans une interview accordée à l'Agence Tunis Afrique presse, aujourd’hui, mercredi 3 juin 2015, le conseiller diplomatique du président de la République Khemaïes Jhinaoui, a affirmé que la Tunisie n'a pas adhéré et n'adhèrera pas à l'OTAN et ne se prépare pas à le faire. Il dément ainsi les fausses "informations" colportées par des médias pro-islamistes en Algérie et en Tunisie. Bourguibiste de la première heure, BCE a toujours privilégié la coopération tuniso-algérienne à toute autre considération afin de lutter contre toute déstabilisation de deux pays.

Par ailleurs, il a précisé que l'annonce faite le 21 mai dernier par le président Barack Obama lors de sa rencontre à Washington avec le président de la République Béji Caïd Essebsi (BCE) est une décision américaine bilatérale qui n'a aucun lien avec l'OTAN.
« Le statut accordé par les États-Unis d'Amérique à la Tunisie est celui d'allié majeur non-membre de l'OTAN », a t-il précisé.
Le conseiller diplomatique a ajouté que les États-Unis d'Amérique qui sont parmi les fondateurs de l'Alliance en 1949, entretiennent des relations privilégiées avec des alliés majeurs non-membres de l'organisation de manière leur permettant l'accès à une coopération dans divers domaines, dont les volets sécuritaire et militaire.
Il a fait savoir que les États-Unis avaient accordé le statut d'allié majeur non-membre de l'OTAN à plusieurs autres pays arabes, citant l’Égypte, la Jordanie, le Maroc, Bahreïn et le Koweït.
Après avoir obtenu ce statut, la Tunisie n'a pris aucun engagement envers les États-Unis d'Amérique et ne permettra pas l'entrée de forces étrangères sur son sol, a-t-il assuré. Il a démenti l'information selon laquelle la Tunisie aurait autorisé la construction d'une base militaire américaine sur ses territoires.
« Aux Algériens, je dis que la Tunisie tient à sa souveraineté et ne changera pas de politique envers l'Algérie voisine, pays qui revêt une importance capitale pour nos relations extérieures. La sécurité de l'Algérie est celle de la Tunisie », a-t-il dit.
Le statut accordé à la Tunisie lui permettra l'acquisition de matériels militaires moyennant des financements avantageux et l'organisation de sessions de formation destinées aux forces de sécurité et de l'armée dans le domaine de la lutte anti-terroriste outre le renforcement du partenariat militaire Tuniso-américain dans le domaine de la recherche scientifique, a indiqué le conseiller diplomatique.
Ce statut permet aussi l'amélioration des capacités opérationnelles des forces de sécurité et de l'armée en matière de lutte anti-terroriste, d'autant, a-t-il dit, que la Tunisie n'a pas été préparée à cette guerre.
En ce qui concerne le mémorandum d'entente conclu entre la Tunisie et les États-Unis d'Amérique, Khemaïes Jhinaoui a précisé qu'il s'agit d'un mémorandum d'intention qui est un instrument juridiquement non contraignant.
Il a ajouté que ce mémorandum vise l'élargissement et le développement de la coopération dans divers domaines notamment économique, sécuritaire et de l'enseignement supérieur. Autres objectifs : aider la Tunisie à opérer des réformes structurelles dans les domaines de la fiscalité, de la douane, des banques et du partenariat public-privé.

  Hannibal GENSERIC