mardi 19 septembre 2017

SYRAK. Après le Califat, les Sionistes lancent le Kurdistan pour remodeler le Moyen-Orient



Alors que l’Armée arabe syrienne, l’aviation russe et le Hezbollah s’apprêtent à en finir avec Daech, le Pentagone planifie une nouvelle guerre contre la Syrie, cette fois avec des troupes kurdes. De même que la mission du Califat était de créer un Sunnistan à cheval sur l’Irak et la Syrie, de même celle du « Rojava » est de créer un Kurdistan à cheval sur les deux États, ainsi que le Pentagone le prévoit publiquement depuis quatre ans.

Cette carte a été publiée par Robin Wright neuf mois avant l’offensive de Daesh en Irak et en Syrie. Selon la chercheuse du Pentagone, elle rectifie celle publiée en 2005 par Ralf Peters pour le remodelage du Moyen-Orient élargi.
Cette carte a été publiée par Robin Wright neuf mois avant l’offensive de Daech en Irak et en Syrie. Selon la chercheuse du Pentagone, elle rectifie celle publiée en 2005 par Ralf Peters pour le remodelage du Moyen-Orient élargi.
JPEG - 21.5 koSelon la Grande stratégie états-unienne, définie par l’amiral Cebrowski en 2001 et publicisée en 2004 par son adjoint Thomas Barnett, l’ensemble du Proche-Orient élargi doit être détruit à l’exception d’Israël, de la Jordanie et du Liban.
Par conséquent, la victoire imminente contre Daech ne changera pas les intentions du Pentagone.
Le président Trump s’est opposé à la manipulation des jihadistes. Il a stoppé le soutien financier et militaire que son pays leur accordait. Il est parvenu à convaincre l’Arabie saoudite et le Pakistan de faire de même. Il a modifié la politique de l’Otan en la matière. Cependant rien ne permet de savoir s’il s’opposera également à la grande stratégie du Pentagone. Au plan intérieur, l’ensemble du Congrès s’est ligué contre lui et il n’a d’autre possibilité pour empêcher une procédure de destitution que de négocier avec le Parti démocrate.
Donald Trump a composé son administration avec d’anciens hauts-fonctionnaires de l’administration Obama, des politiciens opportunistes, beaucoup de responsables improvisés, et quelques très très rares personnalités de confiance.
Son représentant spécial contre Daech, Brett McGurk, est un ancien collaborateur du président Obama censé servir sa nouvelle politique. Il a organisé le 18 août une réunion avec des chefs de tribus pour « lutter contre Daech ». Pourtant, les photographies qu’il en a diffusées attestent qu’au contraire plusieurs leaders de Daech participaient à cette rencontre.
On voit le même chef tribal alternativement
aux côtés de Daech et aux côtés des Américains
 Dans la même veine, des hélicoptères des Forces spéciales US ont exfiltré deux chefs européens de Daech et leurs familles des alentours de Deiz ez-Zour, avant qu’ils ne soient faits prisonniers par l’Armée arabe syrienne, le 26 août. Deux jours plus tard, ils ont à nouveau exfiltré une vingtaine d’autres officiers du Califat.
Tout se passe donc comme si le Pentagone repliait son dispositif jihadiste en le conservant pour des opérations sous d’autres cieux. Simultanément, il prépare une nouvelle manche contre la Syrie, avec une nouvelle armée. Cette fois composée autour de troupes kurdes.
Cette guerre, comme celle du Califat, a été annoncée il y a quatre ans dans le New York Times, par Robin Wright, chercheuse à l’US Institute of Peace (équivalent de la NED pour le Pentagone). Elle prévoyait également de diviser le Yémen en deux États, comme pourrait se le partager aujourd’hui Riyad et Abu Dhabi ; enfin, the last but not the least, de démembrer l’Arabie saoudite.
Au demeurant, le projet de « Rojava » correspond à la stratégie israélienne qui, depuis la fin des années 90 et le développement des missiles, ne vise plus à contrôler les frontières extérieures (le Sinaï, le Golan et le Sud du Liban), mais à prendre par revers ses voisins (d’où la création du Soudan du Sud et éventuellement du Grand Kurdistan)
Le recrutement de soldats européens pour le « Rojava » ne fait que commencer. Il a a priori la capacité de rassembler autant de combattants qu’il y en a eu pour le jihad, dans la mesure où les groupes anarchistes qui servent de vivier sont aussi nombreux en Europe que les prisonniers de droit commun.
En effet, la filière jihadiste a d’abord commencé dans les prisons françaises [et dans tous les pays musulmans : la majorité des islamistes ont été des repris de justice "islamisés" dans les prisons. Sortis de prison, ils deviennent des "combattants d'Allah et son prophète", i.e. des jihadistes, sans foi ni loi, comme on le voit tous les jours en Syrie, en Irak, en Libye, au Nigéria, en Tunisie, en Égypte, etc.] avant de se transformer en « croisade » généralisée. Il est probable que le recrutement au sein du mouvement anarchiste sera lui aussi élargi par la suite. Washington, Londres, Paris et Berlin qui ont organisé ce recrutement l’ont pensé dans la longue durée.
J’emploie délibérément le mot « croisade » car ces guerres du Moyen-Âge, comme celle que nous venons de vivre, étaient des opérations impérialistes européennes contre les peuples du Moyen-Orient élargi. Il est tout aussi grotesque de prétendre qu’il existe un lien entre le message du Christ et les croisades qu’il y en aurait un entre celui du Prophète et le jihadisme. Dans les deux cas, les donneurs d’ordre sont « occidentaux » [1] et ces conflits servent exclusivement l’impérialisme occidental. Les croisades successives s’étalèrent sur deux siècles et la majorité des chrétiens du Levant se battirent aux côtés de leurs compatriotes musulmans contre les envahisseurs.
Jadis, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, [un crypto sioniste] déclarait publiquement que le président Assad « ne méritait pas d’être sur Terre » et assurait que les jihadistes faisaient du « bon boulot ». De nombreux jeunes gens ont répondu à son appel en rejoignant Al-Nosra (Al-Qaïda), puis Daech. Aujourd’hui, l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, [un autre crypto sioniste] annonce publiquement que la France soutiendra la création d’un État qui englobe le Kurdistan irakien et le couloir qui le relie à la Méditerranée à travers la Syrie. Quelques jeunes européens ont déjà répondu à cet appel, bien d’autres suivront.
Aujourd’hui, comme en 2011-12, la presse occidentale prend fait et cause pour cette nouvelle armée anti-syrienne soutenue par ses gouvernements. Jamais elle ne questionnera le retournement de veste d’Abdullah Öcalan, passé du marxiste-léninisme à l’anarchisme. Elle répétera que le Kurdistan a déjà été reconnu lors de la Conférence de Sèvres, en 1920, mais ne consultera pas les documents qui précisent ses frontières. Elle le croira légitime en Irak et en Syrie alors qu’il se situe dans l’actuelle Turquie. Elle ignorera le fait que son tracé correspond en réalité aux seuls plans du Pentagone.
Le référendum pour l’indépendance de la région irakienne du Kurdistan et des territoires annexés avec l’aide de Daech lancera le début de cette opération, le 25 septembre. Comme en 2014, il s’agira de détruire simultanément l’Irak et la Syrie, cette fois non pas en créant un « Sunnistan » de Rakka à Mossoul, mais un « Kurdistan », sur un territoire reliant Erbil et Kirkouk à la Méditerranée.
Thierry Meyssan
[1] Ce terme est mal choisi dans la mesure où « Occidental » ne s’oppose pas à « Oriental », mais à « Soviétique ». Je n’ai pas trouvé d’autre mot pour désigner à la fois les Européens, les Nord-Américains et les Israéliens. NdA.

Les commentaires en cette couleur sont d'Hannibal GENSERIC
200.000 israéliens attendus au "Kurdistan" 

200 000 Israéliens attendus au « Kurdistan » dès la proclamation de l’indépendanceSelon le magazine Israel-Kurd basé à Erbil, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président auto-désigné du futur Kurdistan indépendant Massoud Barzani ont conclu un accord secret.
Tel-Aviv s’est engagé à installer au Kurdistan 200.000 Israéliens d’origine kurde.
L’annonce a été largement reprise par la presse turque, iranienne et arabe.
Le projet de création d’un Soudan du Sud et d’un Kurdistan est un objectif militaire israélien depuis le développement des missiles à la fin des années 90. Ces territoires, largement administrés par des Israéliens, doivent permettre de prendre à revers l’Égypte et la Syrie.
Sur les 8,5 millions d’Israéliens vivant en Israël, environ 200.000 sont d’origine kurde. En mars 1951, l’« Opération Ezra et Néhémie » (du nom des personnages bibliques qui organisèrent la fuite des juifs de Babylone) permit à 11.000 kurdes juifs d’émigrer d’Irak en Israël. Cette opération fut financée par l’American Jewish Joint Distribution Committee de New York. Les avions utilisés pour ce pont aérien furent mis à disposition par le dictateur cubain Fulgencio Batista.
La famille Barzani, qui gouverne le Kurdistan irakien d’une main de fer, est historiquement liée à Israël. Le père de l’actuel président Massoud Barzani, Mullah Mustafa Barzani, était un haut officier du Mossad.
Le Premier ministre israélien est le seul chef de gouvernement à s’être prononcé publiquement en faveur de la création d’un Kurdistan indépendant en dehors du territoire kurde historique (et donc au détriment des populations autochtones).
Malgré l’interdiction prononcée par la Cour constitutionnelle irakienne, un référendum se tiendra le 25 septembre 2017 en vue de proclamer ce nouvel État.
Source
The Times: Des pays arabes se sont entendus secrètement avec « Israël » pour soutenir la séparation du Kurdistan

Le quotidien britannique The Times, a rapporté que « les pays arabes se sont accordés secrètement avec l’entité sioniste pour soutenir la séparation du Kurdistan de l’Irak », notant que « cette entente s’inscrit dans le cadre du fameux dicton  l'ennemi de mon ennemi est mon ami, a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Le Times écrit qu’ « Israël soutient ouvertement  le référendum alors que  l’Arabie saoudite le soutient secrètement », soulignant que « les deux pays pensent que la séparation  du Kurdistan de l’Irak les fera profiter de divers avantages. Le plus importante au niveau stratégique est qu’ils gagneront ainsi un allié qui partage de longues frontière avec l’Iran, via une chaîne de montagnes ».
A ce titre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’ « Israël soutient les efforts légitimes des Kurdes pour obtenir leur propre état ». Alors que des responsables et des personnalités intellectuelles  émiratis ont annoncé leur soutien à  la séparation du Kurdistan de l’Irak, notamment la présidente du Centre émirati pour les études politiques, Ibtisam al-Kutbi, qui a signé , au début de l’année 2017, un mémorandum d’accord avec l’entité pour l’aider à organiser le ce référendum..
Elle a souligné dans ses déclarations que « si l’indépendance du Kurdistan s’annonce totale par rapport à l’Irak, Abou Dhabi reconnaîtra cette indépendance », selon ses termes.
Il convient de rappeler que la Turquie a exhorté Mardi,  les plus grands partis de l’opposition à accorder au président du Kurdistan irakien Massoud Barzani, 24 heures pour abandonner le référendum sur la séparation du Kurdistan, en même temps les chars turcs se sont dirigés vers le nord de l’Irak.
Le Times conclut que « le seul réconfort pour les deux parties est que le référendum ne devrait pas conduire à une déclaration d’indépendance immédiate, mais plutôt il donnera lieu à de longues négociations avec Bagdad ».
Quel que soit le problème, on retrouve toujours les mêmes traîtres : ceux qui se disent les seuls et vrais Arabes : ceux de la péninsule arabique, adossés à l'islamisme.

Hannibal GENSERIC