lundi 6 octobre 2014

SYRIE : Nouveaux accords Riyad/Tel-Aviv et Ryad/Washington

Accord Riyad/Tel-Aviv contre l'Iran : les détails ...
L'information a fait, en l'espace de quelques heures, le tour du monde : une rencontre secrète a eu lieu, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU entre la ministre israélien de la Justice, Zipi Livni, et l'ex-chef du renseignement saoudien, Turki Fayçal, et ce, en présence de diplomates haut placés, venus du Koweït, des Emirats, de l'Egypte et de la Ligue arabe... 


Les alliés arabes de Riyad se sont mis à apporter des démentis, mais personne ne s'est  laissé berner : du coup, les proches du roi Abdallah sont pris de panique. A commencer par son fils Abdel Aziz, qui a peur, pour l'image et le crédit, déjà largement écornés de Riyad, auprès de l'opinion publique, et qui, dans la foulée de cette information, se détériorera davantage. Mais quel a été le contenu des débats, au cours de cette rencontre secrète, qui a scellé, pour ainsi dire, les liens de fraternité entre Riyad et Tel-Aviv? 
Selon les sources sécuritaires anonymes, les points d'entente seraient les suivants :
1- renforcement des coopérations entre Israël et l'Arabie saoudite, pour défaire le régime Assad. En échange d'une contribution "efficace" d'Israël, (ndlr : zone tampon, dans le Sud de la Syrie?!), Riyad s'est engagé à assurer un vaste soutien financier et logistique aux terroristes anti-Assad d'Al-Nosra et autres, soit ceux-là mêmes qui sont les alliés d'Israël, au Golan. Riyad compte, d'ailleurs, rendre public son soutien aux terroristes en question.
2- Israël s'est engagé de mettre à profit le poids de son puissant lobby juif, aux Etats-Unis, pour faire avancer les desseins communs israélo-saoudiens. La prestation très osée de Saoud al-Fayçal, sur CNN, où il a, très clairement, soutenu les terroristes qaïdistes, en exigeant le retrait des Pasdarans et du Hezbollah de Syrie, s'inscrit dans le sens de cet accord.
3- Israël et l'Arabie saoudite se sont engagés à faire tout, pour saper un accord nucléaire définitif Iran/USA-Occident, et à miner toute perspective d'une amélioration des relations entre Téhéran et le monde occidental. Riyad a accepté de soudoyer, généreusement, les congressistes et les membres mêmes de la délégation négociatrice US, pour empêcher tout accord Iran/Occident.
4- Les deux parties ont décidé d'adopter des mesures, pour faciliter leurs relations commerciales et économiques. La diplomatie aura, également, sa place, puisque Riyad vient d'admettre, pour le grand pèlerinage de cette année, 766 pèlerins israéliens! Turki Fayçal a même publié un article, dans les colonnes de "Haaretz", plaidant pour le jour où Israël et l'Arabie auront normalisé toutes leurs relations, il écrit, dithyrambique: "jour idyllique, avec, en toile de fond, des coopérations commerciales, médicales, scientifiques, culturelles et artistiques tous azimuts".
5- Israël s'est engagé à utiliser ses liens solides avec le Qatar, pour obliger ce dernier à se soumettre aux exigences de l'Arabie saoudite, à réduire ses manoeuvres pro-Frères, à faire de la place, pour l'Arabie, qui a, aussi, son rôle à jouer, dans la région !
6- Au cours de cette rencontre avec Livni, le prince Turki a mis en avant des idées destinées à compromettre les pourparlers nucléaires. parmi ces idées, figurait celle d'utiliser un double langage vis-à-vis des Iraniens. Ainsi, le MAE saoudien a affirmé, au cours d'une rencontre avec son homologue iranien, être conscient du rôle et de l'influence de l'Iran dans la région, et de son importance pour faire avancer la cause de la paix, avant de revenir sur ces déclarations et d'affirmer le contraire, quelques jours plus tard, sur CNN. La même attitude équivoque a été adoptée, par Cameron, qui, à la sortie de sa rencontre qualifiée "d'historique" avec Rohani, a accusé l'Iran de soutien au terrorisme, après avoir déclaré que l'Iran devait être associé à la lutte contre le terrorisme.
7- Les deux parties seraient même tombées d'accord, sur des échanges militaires, dans le cadre d'une action armée contre l'Iran., en particulier en autorisant les bombardiers sionistes à traverser le ciel saoudien pour aller bombarder l'Iran.


Ces accords n'ont, toutefois, pas enthousiasmé le fils du roi Abdallah : "Nous sommes confrontés au soulèvement des Chiites, dans l'Est du pays. Le Yémen, le Qatar, Daesh, la Syrie, l'Iran et l'Egypte nous posent de grands défis et nous n'avons pas besoin de nous mettre à dos l'opinion musulmane, en brandissant nos rencontres et accords avec Israël!! L'Arabie saoudite est le gardien de la Mecque et il ne veut pas avoir à faire face à la colère musulmane, dans un contexte aussi tendu". Toujours ce double langage ! Comme le dit l'adage tunisien " une main avec de la merde, une main avec du savon". 

Ce qui est incroyable et incompréhensible, c'est que des millions de "musulmans" continuent de se bousculer tous les jours pour obtenir le privilège de faire le pèlerinage à la Mecque et d'engraisser ainsi ces Porcs saoudiens ? Pourquoi 1,3 milliard de musulmans continue-t-il de cautionner ces traîtres ? 

Le pacte d’Obama avec les Saoudiens et Al-Nosra!



Selon le Wall Street Journal, Obama a fait un pacte avec les Saoudiens, selon lequel (1) ils vont légitimer les attaques contre l'Etat islamiqueLe pacte d’Obama avec les Saoudiens et Al-Nosra! et al-Qaïda en Syrie (alias Jabhat al-Nusra) et (2) Ils vont  renverser ensuite le gouvernement syrien du président Assad. Le prince saoudien Bandar "Bush" (qui approvisionnait les djihadistes, et qui avait été évincé il y a quelques mois, mais qui est revenu à présent bien en cour) et les éditeurs néo-conservateurs de The Economist crient victoire. Ils ont réussi à obtenir à ce que les Etats-Unis reviennent à nouveau dans leur guerre. 
Donc, selon cet accord, le rôle d'Obama est censé venir beaucoup plus tard. Il faudra en effet un an pour former des insurgés "modérés", et avalisés par l'Arabie Saoudite. Et c'est seulement lorsque ceux-ci seront prêts, que le canard boiteux d'Obama, pourra (ou non) débuter son action militaire. Les électeurs US savent très bien qu'Obama fait "des promesses qui n'engagent que ceux qui y croient".  Une année, c'est peut être un temps assez long, pour que beaucoup de choses puissent se passer. L'urgence de l'accord avec les Saoudiens est peut-être justifiée du fait que certaines personnes ont ressenti qu'il était maintenant nécessaire d'attaquer les dirigeants d'Al-Qaïda (Jabhat al-Nosra) en Syrie. Cela pourrait aussi provenir des scores faibles d'Obama dans les sondages et dans son besoin de garder un Sénat où les Démocrates sont majoritaires après les élections de novembre.   
Jabhat al-Nosra fait partie de l’organisation al-Qaïda. Elle a été dirigée par les vétérans d’Al-Qaïda qui avaient combattu en Afghanistan et au Pakistan puis sont venus en Syrie où ils ont été appelé pour "dégommer" Bashar. Les États-Unis ont rebaptisé ces anciens combattants par le nom de groupe “Khorassan” pour avoir une bonne raison de les éliminer. Leurs remplaçants pourraient bien être des locaux menant les groupes de rebelles en Syrie du sud et désireux de coopérer davantage avec USrael (raccourci entre USA et Israël, ndt). Une nouvelle version plus soft d’al-Qaïda.
L’ensemble de la stratégie déployée dans les différentes guerres par procuration en Syrie et en Irak menée par les forces atlantistes est devenue de plus en plus compliqué.

Des officiers de l'ASL abandonnent la partie et rentrent au bercail !!

Alors que les Etats-Unis et l'Arabie affirment vouloir armer et financer 5.000 "rebelles modérés", en Syrie, pour combattre, à la fois, Assad et Daesh, les sources au sein de l'ASL font état d'une vague de défections. Selon Al-Hadath news, de nombreux officiers et hauts commandants de l'Armée Syrienne Libre, cette milice forgée en 2011 pour provoquer la chute d'Assad, s'en sont dissociés, pour rallier les rangs de l'armée arabe syrienne. Parmi ces gens, le site mentionne le nom du pilote Ahmad Archidat  ou encore les noms du colonel Adnan Kalzi et du général Abdel Hamid al-Rahmoun.  Pour les analystes politiques, ces défections n'augurent rien de bon pour le projet USaoudien de créer (encore !!) une armée supplétive, via des terroristes, et de re-tenter de prendre la capitale Damas et de déloger Assad du pouvoir.

Tentatives pour attirer l'Iran vers le camp des "Etats voyous"



Rappelons qu'en Octobre 2013, une délégation avec l’Arabie Saoudite, le Qatar, Oman, le Koweït et le Bahreïn s’est rendue en Israël pour trouver une solution à la crise provoquée par l’annulation par les Etats-Unis de tout projet d’attaque contre l’Iran. On peut supposer que les personnes présentes ont convenu de faire autre chose que seulement unir leurs forces pour faire pression contre les nouvelles orientations de la politique étrangère d’Obama, par le lobby juif au Congrès comme ils l’ont fait jusqu’alors.
Israël détient actuellement quatre sous-marins allemands de la classe Dolphin (Type 212)  et en a récemment commandé 6 autres. Le Journal allemand Bild a rapporté que les responsables israéliens auraient emmené  avec eux leurs homologues saoudiens dans les chantiers navals ThyssenKrupp dans le nord de l’Allemagne qui produit les sous-marins. Ils ont manifesté leur intention d’acquérir seulement 25 sous-marins allemands de type 212, offrant 2,5 milliards pour les premiers 5. Les demandes d’armes saoudiennes qui ont été rejetées par le passé par l’Allemagne pour des raisons de sécurité liées à l’Etat d’Israël, sont désormais recevables, car Israël et l'Arabie sont devenus alliés indéfectibles contre l'Iran et la Syrie. 

Lors de récente sa visite à l'ONU, Le Président iranien Rohani, à l’instigation de l’Arabie Saoudite,  a négocié en secret un accord avec Washington et Bruxelles. Il s’agit de faire basculer l’Iran dans le camp occidental, malgré sa récente entrée dans l’Organisation de coopération de Shanghai. Selon cet accord, l’Iran livrerait son gaz à l’Union européenne. De la sorte, celle-ci pourrait s’affranchir de sa dépendance vis-à-vis de la Russie et lancer une nouvelle Guerre froide. En outre, ce gaz manquerait à la Chine et à son développement.

Pour les disciples de Khomeiny, dont l’ancien président Ahmadinejad ainsi que le Guide Suprême Ali Khameneï, ce projet équivaudrait à annihiler la Révolution et à revenir à l’époque du Shah. L’Iran renoncerait à son influence politique au Moyen-Orient, redeviendrait "l'ami d'Israël", et se consacrerait exclusivement au commerce international. Au plan intérieur, cela signifierait à nouveau l’opulence pour les dirigeants et pour le Bazar, mais pas forcément pour la population. Au passage, les peuples du Proche-Orient qui emmagasinent des victoires face à Washington, Londres et Tel-Aviv, comme au Liban, à Gaza, en Syrie, et au Yémen, deviendraient orphelins et démunis. Les Etats Voyous (OTAN, Arabie, Qatar) auraient les mains libres.
Dans le cas probable d’un échec du plan Rohani, Washington prépare un « plan B », similaire au "printemps arabe" et aux "révolutions de couleur" : une vaste déstabilisation du pays, bien plus puissante que celle de 2009. À l’époque, il s’agissait de faire croire à un trucage de l’élection présidentielle qui "aurait dû être gagnée par les pro-US" .
 
Hannibal GENSERIC

VOIR AUSSI :
Origines de la connivence wahhabisme-sionisme