dimanche 19 août 2012

Théorème du singe

"Plus le singe monte haut, plus il montre son cul" Proverbe africain
Le conditionnement mental est le processus menant le cerveau à adopter certains modèles de pensée, tendances ou état mental. Le conditionnement mental peut être d'origines diverses : les mass-média, la société, les pairs, la famille, la religion ou le système éducatif. Le conditionnement mental peut être illustré par le fameux «Théorème du singe » qui se rapporte à une expérience faite à l’Université de San Diego (USA).
  1. Une vingtaine de chimpanzés sont isolés dans une pièce où est posée, en haut d'une échelle, une banane, et seule l'échelle permet d’y accéder. La pièce est également dotée d’un système qui permet de faire couler de l’eau très glacée sur les  singes dès que l'un d'eux tente d’escalader l’échelle. Rapidement, les chimpanzés apprennent qu’ils ne doivent pas escalader l’échelle.
  2. Le système d’aspersion d’eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l’expérience acquise et ne tentent plus de s’approcher de l’échelle.
  3. Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d’attraper la banane en gravissant l’échelle, les autres singes l’agressent violemment et le repoussent. Lorsqu’un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d’escalader l’échelle, y compris par le premier singe remplaçant.
  4. L’expérience est poursuivie jusqu’à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d’escalader l’échelle pour atteindre la banane. Et si l’un d’entre eux s’y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit ni jamais eu avoir à subir l’une des douches glacées.
Ce Théorème du singe tente d’expliquer par la parabole comment des situations ubuesques peuvent rester bloquées indéfiniment jusqu’à ce qu’un esprit révolutionnaire ne remette en question l’ordre établi. C’est le cas des sociétés islamiques depuis 1000 ans. Quelques révolutionnaires ont essayé de s’attaquer à ce blocage, à cette inertie, avec quelque succès, comme Kemal Ataturk ou Habib Bourguiba, mais leur œuvre est en train d’être démantelée par les islamistes au pouvoir en Turquie et en Tunisie. « Chassez le naturel, il revient au galop », dit l’adage. Est-ce à dire que les musulmans sont, par atavisme religieux ou bédouin, rétifs au changement, à l’évolution, à la modernité ? L’état actuel du monde musulman, arabe et non arabe, tend à le prouver : Tous les pays musulmans sont dans le tiers-monde.


Carte du monde musulman

Carte du Tiers-Monde

Mais le summum du conditionnement a été atteint dans les sociétés arabo-musulmanes d'aujourd'hui : on n’y craint plus la hiérarchie, mais on y craint le groupe. L’autorité s’efface alors subrepticement derrière le « sens commun » du plus grand nombre, ce « sens commun » est, bien entendu, la résultante des us et coutumes de la société arabe bédouine, misogyne, esclavagiste, bref, archaïque. L’islam des origines a bien tenté d’en « lisser » les aspérités les plus choquantes, mais l’islamisme wahhabite essaie de la ramener aux antipodes de la civilisation et du progrès.
Le « formatage » devient la « norme », puis la norme devient la « normalité », puis la censure devient de l’autocensure. 
Prenons des exemples : 
1) la pollution sonore est devenue « la norme » partout et en tout lieu. Elle consiste à diffuser, non pas une musique douce et agréable, mais soit des discours, (qui, sous couvert de prêche religieux, sont souvent agressifs, totalitaires, insanes), soit des litanies religieuses infiniment tristes et démoralisantes.  Cette pollution sonore envahit tous les lieux publics, du super marché (comme Carrefour ou Monoprix, supposés pourtant apporter une touche de  modernité), à la moindre échoppe de souk, du coiffeur au restaurant, sans parler des hauts parleurs des mosquées, qui braillent à toute heure de la journée et de la nuit. Personne n’ose protester, sous peine de se faire insulter et agresser par la société, c'est-à-dire par tout le monde : le gouvernement, ses miliciens, et même les voisins. 
 

Le théorème ci-dessus s'applique parfaitement.  Ainsi, en Décembre 2010, se croyant dans un pays où la liberté de penser avait cours après la révolution, la parlementaire tunisienne Radhia Zghal a déclenché l’indignation  des singes de l'Assemblée Constituante (parlement provisoire) en déclarant que l’appel à la prière était devenu trop bruyant et discordant. Des hommes et des femmes du parlement provisoire (majorité islamiste et opposants « modernistes ») et d’ailleurs lui ont tout de suite adressé des remontrances, voire des menaces, comme si elle avait prononcé une grosse insanité ou proféré des injures, alors que tout le monde sait que :
  •  ces hauts parleurs intempestifs et braillards réveillent tout le monde dès 4H du matin. Comment voulez-vous être efficace à votre travail à 8 H si on vous réveille à 4H ? et 
  • moins de 0,05% de la population masculine adulte se lève à cette heure-là pour aller prier à la mosquée. 
Exemples des commentaires indignés par cette déclaration de la députée : “Elle n’a pas entendu la voix de ceux qui réclament une grâce législative générale, la voix des pauvres et des déshérités, l’appel de ceux qui voudraient davantage de libertés, et l’appel à la prière la dérange ?” s’interroge, sous le choc, C.  Chorfi, chercheur en Affaires Islamiques. Nizar Brahmi, critique lui aussi, demande :”Comment cette Parlementaire peut-elle émettre un jugement ou faire une demande qui est complètement hors de sa sphère de compétences ? “Ce sont les Imams qui devraient traiter les affaires religieuses”, ajoute Brahmi.
Adel Ltifi, brillant historien, explique, lapidaire: " A la dictature de l'Etat, sous Ben Ali, s'est substituée une dictature de la société. A l'Assemblée Constituante, j'ai entendu des députés d'Ennahda parler de façon archaïque: ils évoquaient, non pas les droits de l'homme, mais les droits que Dieu avait sur l'homme! Au contraire, et pour en sortir, nous devons absolument aujourd'hui passer de la liberté comme mot à la liberté comme concept.
2) Le jeûne durant Ramadan.  (rajouté en août 2013)
En Tunisie, le "gouvernement de la honte", inconscient de la ruine touristique du pays, a décidé de fermer les cafés et les restaurants durant le mois de ramadan. "Les cafés doivent fermer, ceux qui ne jeûnent pas peuvent très bien manger chez eux", ordonnait Noureddine Khadmi, imam et homme politique tunisien. Adel Almi, un prédicateur du genre ourang-outan, a même appelé à installer des caméras pour filmer ceux qui ne jeûnent pas. En fait, il n'est pas besoin d'installer ces caméras : la société tunisienne est devenue, à quelques exceptions près, un vaste zoo de singes qui se surveillent les uns les autres. Alors qu'auparavant, sous le "dictateur Ben Ali", on pouvait librement fumer, boire ou manger, aujourd'hui, cela devient inconcevable. D'ailleurs de Rabat à Islamabad, en ce qui concerne Ramadan, le théorème du singe s'applique : le non jeûneur peut se faire étriper par des singes jeûneurs. Deux exceptions qui confirment cette règle nous sont venues d'habitants kabyles en Algérie (qui se sont réunis pour manger en pleine journée sur une place publique), et d'internautes tunisiens. Ils se sont révoltés contre ce nivellement psychologique par le bas. Les internautes ont recensé et  affiché sur le NET les restaurants ouverts et en se sont pris en photo pour montrer qu'ils ne jeûnent pas. 
Ces exemples montrent l'étendue des dégâts que peut induire le conditionnement mental de toute une population, y compris "des intellectuels" et des "élus du peuple", supposés être plus intelligents que des chimpanzés. 
Les islamistes, profitant de la prolifération anarchique des mosquées, au détriment d'équipements collectifs (hôpitaux, écoles, crèches, etc.), ont investi ces lieux de culte pour y distiller leur venin, formater les esprits, tuer l’esprit critique, fabriquer des zombies, des sortes de morts-vivants, qui se préfèrent plus morts que vivants.
* En premier lieu, les islamistes établissent et définissent, le Bien (halal) et le Mal (haram), distinguent le possible de l’impossible, le fou du sage, la «femme soumise» de la putain (toute femme qui prétend vivre et exister par elle-même). A force de matraquage audiovisuel  et télévisuel, la plupart des musulmans se soumettent (islam signifie soumission) et respectent ces normes sans sourciller en raison de l’esprit grégaire et tribal qui prévaut chez eux depuis la nuit des temps. 
* En deuxième lieu, il faut rendre la vie impossible à ceux qui transgressent les normes imposées. Le truc le plus efficace pour ce faire est d’abord de décréter haram (interdit par l’islam) leur façon de faire ou de se conduire (habit, nourriture, vote, écriture, etc.), grâce à des fatwas dont la débilité est consternante. Ensuite ils rendent hors la loi celui ou celle qui veut être différent, en le décrétant apostat , kafir. Ainsi, celui qui danse au son d’un autre violon, qui exprime un point de vue divergent, qui vit autrement que ses voisins, devient vite le mouton noir du troupeau, le singe à "corriger". Déjà que le troupeau est conditionné à considérer les normes comme la réalité, son arrogance et son ignorance feront le reste et ridiculiseront ou condamneront celui qui dérange. L’opinion d’autrui exerce sur ce dernier une pression pour l’inciter à rentrer dans le rang et sert une mise en garde aux brebis qui songeraient à s’égarer. 
Un proverbe japonais s’énonce à peu près comme suit : Ne sois pas le clou qui dépasse car il est le premier à recevoir un coup de marteau. C’est ainsi que le concept d’Oumma arabo-musulmane a été créée : l’individu n'appartient plus à lui-même, mais il appartient à la tribu, à la communauté, à l’Oumma. Comment alors concilier pleinement ses responsabilités de citoyen, individu rationnel dans une démocratie moderne, et de croyant, membre de l’oumma ?
La crainte du glaive de la Oumma forge une situation idéale pour que les masses se disciplinent d’elles-mêmes et marchent droit. 
Chacun des moutons devient à son tour le chien berger du troupeau, comme si les compagnons de cellule d’un prisonnier qui tente de s’évader cherchaient à le retenir. Devant une telle situation nous serions tous d’accord pour dire que les prisonniers sont insensés. Sous régime islamiste, les gens agissent de la sorte les uns envers les autres en exigeant de tous qu’ils se conforment aux normes auxquelles chacun obéit aveuglément. C’est un bel exemple de fascisme psychologique !
Chacun contribue à ériger une prison psychologique, émotive et physique autour de ses semblables. 
Les vrais manipulateurs (OTAN, Israël, Qatar, Arabie, Etc) n’ont qu’à tirer les ficelles indiquées en temps opportun pour que leurs fantoches agissent comme bon leur semble. Ainsi, ils peuvent dicter au troupeau naïf et irréfléchi ce qu’il doit penser à propos de soi, d’autrui, de la vie, de l’histoire, des événements en cours. 
Lorsque des normes sont en place dans une société, il n’est pas nécessaire de contrôler chaque journaliste, chaque flic ou chaque fonctionnaire d’un gouvernement. Les médias et les institutions nationales acceptent la vérité qui correspond aux normes et couvrent de ridicule ou condamnent quiconque propose une autre vision de la réalité. En pays musulman, dès lors que vous contrôlez ce que l’on considère « halal », donc « normal » et « possible », le système fonctionne pratiquement sans bavure tout simplement parce que la « règle » s’applique alors implicitement sans besoin de preuve. Le subjectif prend le pas sur l’objectif, la croyance du groupe sur l’expérience personnelle. Seul le contexte social, la pression du groupe suffisent pour induire le comportement voulu par le Commandeur Suprême (qu'il s'appelle Roi, Calife, Émir, Cheikh, Ayatollah, Imam ou autre).
Le conditionnement ne nécessite alors plus aucune force autoritaire pour être appliqué. Le système se maintient de lui-même, employant l’énergie de chaque individu pour pérenniser le processus. C'est ce que le monde musulman a vécu depuis des siècles, c'est ce que lui promettent l'islamisme et ses alliés-protecteurs (le sionisme et l'impérialisme), pour les prochains siècles. Des sociétés stériles, qui tournent à vide, qui ne produisent rien de bon, n'inventent rien, ne créent rien (même en religion). 
Tant que le théorème du singe gère la Oumma islamique, il n'y a jamais eu et il n'y aura probablement jamais de prix Nobel musulman (dans les domaines nobles du savoir). Tout savant musulman qui désire vivre librement, travailler librement et réussir, doit, obligatoirement, émigrer vers des cieux plus sereins : chez les "infidèles", les non musulmans.
«  Nul n’est plus esclave que celui qui croit à tort être libre.  »  Goethe.


Hannibal Genséric